BIARRITZ CHANSONS

Nat King Cole : « Love was made for me and you »

Agnès Lassalle et son compagnon Stéphane Voirin devant l’église Sainte Eugénie à Biarritz

C’était le 4 mars 2023, devant l’église Sainte Eugénie, à Biarritz. Ce jour-là, ses amis accompagnaient Agnès Lassalle, professeur d’espagnol . Dix jours plus tôt, au lycée Saint Thomas d’Aquin, elle avait été poignardée au cœur en plein cours par l’un de ses élèves, âgé de 16 ans, geste brutal, déséquilibré, injustice. Elle avait 53 ans. Son compagnon se place devant le cercueil en bois beige, devant la photo de son aimée souriante. Autour, les marches et le perron de l’église les entourent, comme les amis. Le bruit de l’Océan roule en-dessous, au port des Pêcheurs. Stéphane Voirin a une tête de basque, visage et nez long, regard doux, pas beaucoup de cheveux, faite pour porter un béret. Il se tient d’abord à quatre mètres, en silence, campé. Premiers accords du piano. Les balais de la batterie. Un mouvement de recul. Ses jambes flageolent. Quatre mesures.

La voix de Nat King Cole pour les premiers mots de L-O-V-E. Love was made for me and you… 2’32 de pure tendresse.  Le 6 juin 2022, sur RTL, Anthony Martin avait raconté l’histoire du tube merveilleux de Nat King Cole. Et j’aime vous imaginer, Agnès et Stéphane, dégustant votre café du matin en écoutant la chronique où il racontait que l’interprète d’Unforgettable avait enregistré cette chanson entre le 1e et le 3 décembre 1964, en français. – Ecoute, chéri, c’est sympa. On pourrait la chorégraphier ? – C’est peut-être pour cela qu’elle se mêle pour quelques minutes en ce vendredi 3 mars à la mélopée des vagues :

« Toi, qui n’a peut-être pas compris, quand je t’ai dit en quittant Paris, je m’en vais le cœur lourd, mais je sais bien qu’un jour, dès que je le pourrai, dans ton pays, je reviendrai.

Toi qui ne m’avais rien répondu, je sais que tu n’avais pas crue, et pourtant me voilà, tu peux avoir confiance en moi, je ne repartirai pas. »

« Toi »… Premier pas de Stéphane. Il lui tend le bras. Accepteras-u cette danse ? Elle semble dire oui. Leurs corps se connaissent. Il s’efface pour qu’elle se love contre lui. Les muscles de ses bras, ses coudes, ses doigts envoient les impulsions grâce auxquelles ils ont l’habitude de se guider l’un l’autre. Ils se sont rencontrés il y a douze ans sur une piste de danse. Il forme ce couple impossible avec celle qu’il aime et qui, aujourd’hui, n’apparaît pas aux regards. Mais lui, le sait, ils dansent ensemble. Des amis se joignent à eux par deux. Quand elle devrait lui tendre la main, il sourit. Derrière, une femme, une amie craque, sous son écharpe. Sa fille la console. Une autre joint les mains devant son yeux. Elles pleurent. Elles ne dansent pas. Sous leurs pas, le plateau de l’Atalaye, à leurs côtés, le rocher de la Vierge et le parfum de la criste marine. « Tu peux avoir confiance en moi, je ne repartirai pas. »

L’église Sainte-Eugénie à Biarritz, vue depuis le port des pêcheurs

L.O.V.E. (Amour)

Love (L-O-V-E), L’Amour, a été composée en 1964 par Bert Kaempfert et Milt Gabler. La chanson est interprétée par Nat King Cole (1919-1965) dans son dernier album posthume L-O-V-E, paru en 1965 et a été enregistrée en anglais, en français, en italien, en allemand et en japonais. Publiée après sa disparition, c’est l’u de ses plus importants succès internationaux.

Nat King Cole, crooner de légende, interprète de L.O.V.E

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