J’aime la Poésie qui nous souffle à l’oreille. Celle de tous les instants, des tous petits moments, celle du premier rayon de soleil, celle du parfum d’humus le soir. Celle qui nous accompagne et nous guide. Des mots, de simples mots. Celle qui se love entre nos bras, nous berce et nous console.
J’aime la Poésie qui rugit, celle qui fracasse, celle qui manifeste, celle qui éclabousse, celle qui écrit sur les murs en lettres noires.
J’aime dire et partager les mots d’Audre Lorde :
« Nous pouvons nous entraîner à respecter nos émotions et à les mettre en mots afin de les partager. Et là où les mots n’émergent pas enncore, c’est notre poésie qui nous aide à les façonner. La Poésie n’est pas que rêves et visions. Elle est la colonne vertébrale de nos existences. Elle pose les fondations de nos changements futurs. Elle jette un pont par-dessus notre peur de l’inconnu. »
J’aime la poésie qui résiste, qui s’oppose, qui lève face à la cruauté du monde ses voyelles veloutées, ses consonnes trotinnantes. J’aime les cahiers carrés de Pierre Seghers dressés dans la nuit nazie. J’aime les feuilles volantes de Paul Eluard glissées dans les interstices de murs, dans le revers des pardessus.
J’aime la Poésie qui se jette imprudemment vers le ciel. Celle qui fait un pied de nez à la réalité. Celle qui tend la main à la nuit. Celle qui lance un appel insolent à l’infini. Celle qui enlace les ombres aimées.