Dans ces confidences à la lune, le groupe espagnol Mecano renouait avec les traditions millénaires où la Lune porte, protège ou ravit les enfants. Son rire cristallin tintinnabule à jamais dans le cœur des mères désenfantées.
Cette chanson « Hijo de la Luna » m’a toujours envoûtée. Ce fut l’un des tubes de Mecano, groupe phare de la pop espagnole qui vendit 25 millions d’albums avant de disparaître. Piano clochette, voix fluette fragile, tambourin, c’est comme une danse qui emporterait les cœurs et les âmes. Succès des étés 1986 et 1987, nous nous sommes laissés emporter si souvent par son rythme de valse rapide sans chercher à saisir les paroles écrites par José Maria Cano, musicien, compositeur et artiste peintre. Hijo de la Luna (litt. « Enfant de la Lune ») ou Dis-moi Lune d’argent en version française, est sortie initialement en 1986 dans l’album Entre el cielo y el suelo (édition Espagne) et est interprété par Ana Torroja.
C’est l’histoire tragique d’un étrange marché conclut entre l’astre pâle et une humaine. La femme, brune, gitane, met au monde un enfant, blanc, un étranger, ce qui déchaîne les fureurs de l’homme qui l’avait épousée. Jaloux, il la poignarde à mort et abandonne le nourrisson, la nuit, au sommet d’une colline afin qu’il meure de froid. La Lune se lève alors et emporte le bébé.
La chanson dit alors :
Dis-moi lune d’argent
Toi qui n’as pas de bras
Comment bercer l’enfant
Hijo de la luna
Et les soirs où l’enfant joue et sourit
De joie aussi la lune s’arrondit
Et lorsque l’enfant pleure
Elle décroit pour lui faire
Un berceau de lumière.
La lune-mère adopte de l’enfant et le protège dans son rayon de lumière. C’est ce que dit la légende sur cette déesse blanche, héritée de tant de cultures sur tout le continent et reprise en chanson par plus de quarante artistes, dont la soprano coréenne Sumi Jo. Amour secret et éternel.
