PÉROU VOYAGES

Valle Sagrado : les terrasses fleuries de Pisac

Les terrasses fleuries de Pisac dans la Valle Sagrado (Pérou)

Dans la merveilleuse Vallée Sacrée, Valle Sagrado, les trains beaux comme l’Orient-Express filent à petite vapeur de Cuzco vers leur terminus d’Agua Calientes avant l’ascension du mythique Machu Pichu. Sur la route qui longe le fleuve Urubamba, à 33 kilomètres de Cuzco et à 2.972 mètres d’altitude, il y a le village de Pisac que l’on traverse souvent seulement en empruntant la vallée de Vilcanota. Le nom Pisac vient du mot quechu Pisaqa, la perdrix, car la première ville édifiée par Pachacutec (1400-1471) au XVe siècle aurait pris la forme de cet oiseau. Il est doux de prendre le temps de découvrir ce village paisible.

La quiétude des ruelles articulées autour de la plaza Major, dominée par le grand arbre pisonay, selon le plan castillan du vice-roi Francisco de Toledo , permet de flâner d’échoppes en boutiques pour découvrir les laines colorées, les tissages, les instruments de musique et tout un attirail bohème parfois un peu hétéroclite. Il y a aussi le marché du dimanche et la messe en Quechua dont les chants pleins de ferveur s’échappent par les portes ouvertes de l’église San Petro Apostol. Mais l’on sort très vite du bourg, par-delà la halle du marché artisanal, attiré par le chemin pavé de vieilles pierres qui prend d’assaut la montagne.

Sur la carte, il porte le nom d’Intihuatana, mais bien sûr, il ne s’agit pas du chemin en lui-même, mais de la direction vers laquelle il nous porte. car l’Intihuatana, ou Intiwatana, en quechua, signifie « où est attaché le soleil ». Dans les temples, comme à Q’enqo au Nord de Cuzco ou au Machu Pichu, c’est un monolithe utilisé pour les rituels agricoles liés au soleil et à l’observation des équinoxes et des solstices. Sa présence à Pisac également atteste l’importance du site dans le maillage étroit des lieux de culte incas.

Le complexe archéologique occupe 9.063 hectares à une altitude de 3 300 m. Les murailles s’accrochent aux crêtes et se répartissent en quatre grappes de constructions : Intiwatana avec les thermes et les temples, dont le cadran solaire et l’autel dédié au soleil, Qallaq’asa, la citadelle juchée sur l’éperon rocheux dominant la vallée, P’Isaqa, qui intègre les constructions militaires de défense et Kinchiraqay, composé de larges terrasses agricoles, tandis que d’autres terrasses plus étroites dessinent comme une mer de pierres autour de lui.

La ville est une forme de représentation parfaite de l’équilibre et de l’harmonie. Depuis la citadelle, qui protégeait l’entrée Sud de la Valle Sagrado, les fortifications dominent le paysage tels des guerriers vigilants. Dans la partie haute, des tours servaient à la fois de protection en cas d’invasions mais aussi de réseau hydraulique pour la captation des eaux de pluie vers les cultures agricoles. Le versant de la colline est constellé de terrasses construites par les Incas et toujours utilisées aujourd’hui pour quelques plantations comme les fameuses Papas, les pommes de terre dont ce peuple connaissait plusieurs centaines de variétés dont l’on peut retrouver les spécimens, en bas dans la ville, au sein du jardin botanique du docteur Felipe Marin Moreno.

On peut redescendre doucement vers la ville par le chemin inca aux marches usées et douces, tout en traversant des ponts de bois bien aménagés tout en apercevant des falaises percées d’excavations de l’ancien cimetière ou les Colcas, silots où étaient stockés les productions de la ville, le maïs, les papas, la viande séchée ou sesina… Au détour d’un chemin, on peut aussi avoir la chance de rencontrer les femmes des communautés voisines venus proposer leur tissages aux couleurs végétales qui sont parmi les plus beaux de la région avec leurs motifs inspirés de la rivière Urubamba ou du chemin (camino) et ceux semblables aux yeux du Puma, le grand chat. Elles sont comme les perdrix qui ont donné leur nom au village. Et c’est peut-être là le secret de ce lieu. Les Incas appellent aussi la perdrix, Puna. Pour eux, cet oiseau sacré sait communiquer avec les Dieux. Il est connu pour vivre en groupes sociaux étroits où ils protègent leur territoire et leur famille. Puna évoque les valeurs si chères au peuple inca : la liberté et l’indépendance, mais aussi l’agilité et le sens de la communauté et du partage.

Pratique :

Trajet Cuzco-Pisac : 1h.

– La montée vers le site archéologique s’étie sur 8 km du village, depuis la sortie du village. Il faut compter 15 minutes en taxi et un peu plus de deux heures à pied. Si on a la journée devant soi, on peut donc monter à pied, le chemin est facile d’accès mais il faut avoir un peu de souffle. On peut aussi prendre un taxi qui vous emmènera pour une vingtaine de soles jusqu’à l’entrée du site qui, malgré sa distraction, est l’un des plus importants de la vallée et redescendre tranquillement, en comptant tout de même trois bonne heures.

– La visite est incluse dans le Boleto Turistico Del Cusco

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