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Devenez Dinosaure au Muséum

Entre les Dakosaures, les Stégosaures et les Ornitholestes, le Muséum National d’Histoire Naturelle invite à faire un grand saut de 200 millions d’années à travers le temps pour plonger en compagnie de ces créatures du Jurassique, période géologique qui s’étend de -201 à -145 millions d’années … Jurassique en voie d’illumination est une odyssée merveilleuse, lumineuse, sonore, et d’une précision scientifique passionnante, en plein cœur du Jardin des Plantes à Paris.

Alors que la nuit est profonde, une étrange cohorte s’est installée dans les allées du Jardin des Plantes. L’entrée se fait par la Ménagerie, étrangement silencieuse. Le temps d’oublier tous ses repères pour basculer dans un autre monde, un peu comme une naissance ou une retombée en enfance.

« Vous voici propulsés dans le Jurassique, une période géologique qui’ s’étend de -201 à -145 millions d’années, plus de 50 millions d’années d’évolution ! C’est un naturaliste du Muséum, Alexandre Brogniart, qui inventa il y a 200 ans, le nom « jurassique », pour qualifier les roches calcaires de cette époque visibles dans notre massif du Jura… Des rencontres étrange et spectaculaires vous attendent dans ces environnements du passé où le climat était beaucoup plus chaud que maintenant. Il vous faudra plonger au cœur de l’océan, traverser un archipel tropical et parcourir des terres mystérieuses peuplées de plantes et d’animaux fascinants. Bon voyage ! »

Bien averti, on peut embarquer pour cette odyssée fantastique guidé par Jules Verne, qui a eu le génie, à l’aube où les scientifiques commençaient tout juste à explorer cet abîme de connaissances, d’en pressentir la plupart des merveilles. Les espaces peuplés de mille créatures portent les noms de ses romans. 

A commencer par Vingt mille lieues sous les mers – emprunt au roman de 1869 centré sur le capitaine Nemo et son sous-marin Nautilus – qui reflète bien la prédominance du milieu marin. Le Grand Bleu tenait bien l’essentiel de la place, puisqu’un seul, énorme et unique continent, la Pangée, contenait alors ce qui deviendrait plus tard l’Asie, l’Afrique, l’Océanie, les Amériques, l’Europe, l’Australie. Tout juste, commençait-elle à se fissurer pour créer deux blocs, le Gondwhana au sud et la Laurasia au Nord, séparés par un océan géant, appelé Théthys, la déesse marine des Grecs anciens. Et c’est là que nous sommes invités à plonger dans les profondeurs où évoluent d’impressionnants reptiles marins, et aussi les ancêtres de nos coquillages, Ammonites, Bélemnites et des micro-organismes aux formes réjouissantes, les radiolaires, bercées par les courants. Les si belles Cténophores qui ressemblent à des méduses, mais sont plus encore redoutables forment un cortège hypnotique tandis que, pour les petits pieds vaillants, des plateformes lumineuses permettent, si l’on saute dessus, de générer des bulles et des brumes vaporeuses qui ajoutent, à la magie, les rires.

Surprise, et ce n’est pas dernière, les aïeules de nos petites crevettes qui nagent dans les trous d’eau laissés par les marées, parcouraient le globe. Alfrey Gevrey, magistrat passionné par les fossiles, découvrit au XIXe siècle, un unique échantillon découvert sous une importante couche de minerai de fer à l’origine des mines de La Voulte en Ardèche, d’où leur nom, aussi poétique que celui d’une Précieuse, de Glyphée de La Voulte.

Nous voici maintenant sur l’Ile Mystérieuse, clin d’oeil à un autre roman de Jules Verne paru en 1875, où l’on retrouve notamment, le fameux capitaine Nemo. Un lagon du Jurassique supérieur, il y a 150 millions d’années, allongeait ses sables et ses flots turquoise à la place de notre Europe actuelle. C’est le règne des ptérosaures, des archéoptéryx, ancêtres des oiseaux et aussi du Dakausaurus maximus, le plus grand lézard mordeur, long de 4 à 6 mètres.

Le voyage se poursuit dans la Vallée des Merveilles, hommage cette fois au héros de dessin animé, Petit Pied, le dinosaure. Dans cette vallée, pas d’effrayant T-Rex ou de Tricératops comme dans le film Jurassik Park, mais des Neovenators, grands chasseurs carnivores. Heureusement, leurs silhouettes en métal ont été réalisées en toiles peintes et métal par les artisans d’un village du Sichuan sur commande du China Light Festival, partenaire du Muséum. On ne sait pas vraiment comment les dinosaures communiquaient entre eux. Peut-être à la manière des baleines avaient-ils établi des sortes de chants mélodieux qui leur permettaient de se comprendre. Ou encore des grognements effrayants ? Les équipes du musées leur ont imaginé un environnement sonore fait de bruissements, de glouglous, de feulements, comme un bouillon originel bienfaisant. Et voici, déjà entre les fougères, les gingkos, les conifères, les stégosaures et les camptosaures, les premières tortues sympathiques.

Les habitués du Muséum qui côtoient depuis longtemps le grand Mammouth et le Stégosaure, gardiens de l’entrée de la galerie de Paléontologie, sont rattrapés par le géant Turiasaure. Les équipes du musée ont pris plaisir à déborder un peu du Jurassique en faisant entrer en scène « les Habitants du Marais ». Une vingtaine de scientifiques, étudiants, dessinateurs ont uni leurs efforts à ceux des artisans chinois pour figurer ces grands dinosaures terrestres, dont les fossiles ont été découverts récemment, en 2010, sur le site français d’Angeac, en Charente. Turiasaure a l’air bien paisible. Ces cousins des diplodocus pouvaient attendre 30 mètres et dépasser 40 tonnes. L’un d’entre eux, représenté en taille réelle, vient clore cette fabuleuse expédition au coeur du Jurassique. Et c’est émouvant, ses formes rondes et son visage sous les rayons de la lune évoque très clairement la silhouette d’une star d’un Loch écossais, le mystérieux Nessie..

Jurassique en voie d’illumination au Jardin des Plantes, du 20 novembre 2020 au 19 janvier 2025. De 18h à 22h tous les jours pendant les vacances scolaires, avec une très riche programmation de films et de conférences à retrouver et à réserver sur le site jardindesplantesdeparis.fr

POUR PROLONGER L’EXPÉRIENCE

A VOIR : Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée, Jardin des Plantes de Paris, 2 rue Buffon, 75005 Paris
A FAIRE : Cet hiver, la paléontologie est à l’honneur au Jardin des Plantes de Paris à travers de multiples activités pour petits et grands : rencontres avec des scientifiques, animations autour des fossiles, séances de cinéma pour les tout-petits, visites guidées en Galerie de Paléontologie…
A ECOUTER : Est-ce qu’il y avait de la vie avant les dinosaures ? Comment sait-on à quoi ressemblaient les dinosaures ? Deux épisodes du podcast d’Images Doc “Curieux de sciences”, co-produit par Bayard Jeunesse et le Muséum national d’Histoire naturelle à destination des 7-12 ans.
A LIRE : “Tout savoir sur le Jurassique”, à consulter sur mnhn.fr

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